Musée du Chateau d'Argent

Journal octobre 2023

Mensuel du Château d’Argent - N°   58   -  Octobre 2023  

Milan Kundera :      La Femme. 
 
L’oeuvre de Milan Kundera,  écrite entre 1947 et 2008, est une analyse psychologique implacable et d’une grande profondeur de l’ambivalence des sentiments, raisonnements et comportements humains. Tout y est remis en question :  l’amour, la sincérité, la foi, la spiritualité, la liberté, la conception du monde comme éternel retour. 
Ce réalisme accablant, on pourrait dire cette version du nihilisme, fait circuler le lecteur dans un tunnel où il est impossible de s’élever et d’apercevoir le ciel.  Un tunnel où l’on rencontre sans discontinuer les deux grandes obsessions de l’auteur :  l’amour et la liberté.  Ou, plus précisément : la nostalgie de l’amour et de la liberté.
La liberté d’être soi, sans attache aucune, ni au passé, ni aux habitudes, ni aux institutions, ni aux courants de pensée ambiants et politiques.
L’amour,  … mais où est-il ?  Les aventures multipliées à l’infini sont des tentatives de trouver l’amour.  Elles ne laissent qu’un goût de cendre, le dégoût de la femme, après l’avoir désirée passionnément.
On peut trouver dans l’œuvre de l’écrivain tchèque des pistes pour comprendre le féminicide, la mise à distance de la femme dans toutes les civilisations et les religions, sans exception, pour savoir comment l’homme la perçoit et se rapporte à elle,  additionnant les aventures pour    la décortiquer et l’analyser,  mais ne la comprenant jamais.
 
Un désespoir sur l’être humain, au final.  L’homme n’est, dans  l’ inconscient, qu’un corps à tête de chien :  «  L’art puise à d’autres sources que la raison. Jaromil a eu spontanément l’idée de dessiner des hommes à tête de chien ou des femmes sans tête, sans qu’il sache pourquoi. C’est l’inconscient qui lui a dicté ces images (…). N’avez-vous pas l’impression qu’il existe un lien secret entre cette vision et la guerre qui ébranle chaque instant de notre vie ?  La guerre n’a-t-elle pas privé l’homme de son visage et de sa tête ? Ne vivons-nous pas dans un monde où des hommes sans tête ne savent plus que désirer un morceau de femme décapitée ? »  ( 1 ).   Primo Levi,  nous en avons parlé le mois dernier, n’avait pas trouvé l’homme.  Par des chemins  très semblables, Kundera ne le trouve pas non plus, mais aussi parce que c’est la femme qu’il n’arrive pas à trouver.   Elle  n’est qu’un corps qui lui reste entre les mains,  un corps sans tête, comme le dessine  l’enfant Jaromil.   
La vie est pour lui ce qu’était dans Risibles amours,  sa relation avec Alice :  « Dérisoire, faite de hasards et d’erreurs, dépourvue de sérieux et de sens (…). Des signes sans signification, des billets de banque sans couverture,  des poids en papier »  ( 2  ).
Et les humains :  « Des lignes absorbées dans une feuille de papier buvard, des êtres aux attitudes interchangeables, des créatures sans substance solide »  ( 3 ) .
 
Le dégoût de la femme est omniprésent :   il est suscité par l’attitude -même de la femme.
Dans :   Le Jeu de l’Auto-stop, par exemple,  le désir amoureux est  doublé sans discontinuer par de la répugnance, parce que la jeune fille, voulant jouer à la femme facile et expérimentée, déçoit au plus profond son compagnon :  « Il s’irritait de plus en plus de voir à quel point son amie savait se conduire en femme facile ;  puisqu’elle sait si bien devenir ce personnage, se disait-il, c’est qu’elle l’est vraiment »  ( 4 ).
Le jeune homme traite alors sa compagne selon l’image qu’elle donne d’elle-même :  « Un type m’a dit : combien, mademoiselle ? »,  et c’est l’humiliation, la brutalité, le sadisme.
Il pense que toutes les femmes sont ainsi :  « Il comprenait que la différence entre son amie et les autres femmes était une différence toute superficielle, que, dans les vastes profondeurs de son être, son amie était semblable aux autres femmes avec…tous les vices possibles. (…) Il la détestait ».
Et c’est irréversible :  même quand elle pense le jeu terminé, ce jeu qui devait momentanément se substituer à la réalité,  alors le jeu devient la réalité,  et on trouve deux êtres étrangers l’un à l’autre, sans sentiment et sans amour  ( 5 ).  Trois cents pages plus loin, dans La Plaisanterie,  on retrouve cette  déréliction :  « Je souhaitais qu’elle fût loin, que son corps se dématérialisât, fondît, s’en allât au ruisseau »  ( 6 ).
C’est là que Ludvik avoue avoir maintenant besoin d’une présence masculine :  « J’ouvris la fenêtre, impatient du courant d’air qui emporterait vite tout souvenir de cet inutile après-midi, tout résidu d’odeur et de sensation. (…)  Je m’affalai dans le fauteuil, près de la fenêtre, dans l’attente (presque instante) de Kostka : de sa voix d’homme  (j’avais grand besoin d’une voix d’homme, profonde), de sa haute taille avec sa poitrine plate, de ses propos paisibles »   ( 7 ).
Comment ne pas voir dans ce dégoût de la femme, un des germes de l’homosexualité masculine ?
 
La déception est donc la clé de la mise à distance de la femme :  le compagnon de l’auto-stoppeuse avait d’elle une image idéale et avait besoin de la respecter :  « Il s’était toujours dit que la jeune fille n’avait de réalité que dans les limites de la fidélité et de la pureté, et qu’au-delà de ces limites, tout simplement, elle n’existait pas »  ( 8 ).
La déception éprouvée par l’homme est un   leitmotiv de tous les écrits de Kundera.
 
L’auteur en arrive à la conclusion que la femme  « n’est pas grand’chose » : c’est ainsi que la voient ses copains de caserne  ( 9 ).   Elle n’est « qu’un corps à l’imperfection pénible »  (10),   un « corps hideux » ( 11 ),   parfois une simple chose, une pierre  ( 12 ), qui fait la guerre à l’âme et empêche d’entendre l’appel divin  ( 13 ).
 La répulsion devient même de la crainte :  la femme qui s’en va, l’homme a peur de la voir revenir :  « J’éprouve toujours une angoisse lorsqu’une femme aimante et non aimée agite la menace de ses retours »  ( 14 ).  
 La vie conjugale est d’autant plus  insupportable :
 « Les femmes me font peur. Je crains leur chaleur. J’ai peur de leur présence continuelle. (…) Je n’aimais pas ma femme de six ans plus vieille que moi, je ne pouvais plus supporter sa voix, ni ses traits, ni le tic-tac régulier de la pendule domestique. Je n’étais plus en état de vivre plus longtemps avec elle et il m’était non moins impossible de la poignarder d’un divorce, parce qu’elle était bonne et n’avait jamais démérité de moi »  ( 15 ).
 
 La pesanteur conjugale explique le passage aux aventures quotidiennes. Tomas s’était débarrassé de son épouse mais aussi de son fils. Il ne lui restait en héritage que la peur des femmes  ( 16 ) .  Il ne  supportait pas de dormir avec  une femme.  Il les renvoyait toutes à minuit.  Pour satisfaire son désir, il trouve le subterfuge de la relation exempte de sentiment, « où aucun des partenaires ne s’arroge de droits sur la vie et la liberté de l’autre » ( 17 ).  Et ses rencontres du soir sont régies par un modus vivendi rigoureux :     « On peut voir la même femme à des intervalles très rapprochés, mais alors jamais plus de trois fois.  Ou bien on peut la fréquenter pendant de longues années, mais  à condition de laisser passer au moins trois semaines entre chaque rendez-vous »  ( 18 ).   Tomas prend soin que l’amour  soit absent de ces rencontres ;  l’amour est exclu de la vie de celui qui ne vit que d’aventures  ( 19 ).
   
Ces actes sont bas comme la terre  ( 20 ).   La femme est l’ange déchu et de façon irréversible ; elle est « un débris du ciel qui ne peut y retourner »  ( 21 ).
Les femmes ne laissent rien derrière elles,  ce n’est que de la poussière qui s’envole au loin :
la légèreté de ce vide est pourtant lourde à supporter  ( 22 ).   Kundera laisse entendre que l’homme aspire à autre chose, et ce n’est pas auprès de la femme qu’il pourra trouver satisfaction.  Elle ne devient à la fin qu’un objet de mépris.
 
C’est le mépris de la femme qui va déterminer la façon dont elle  doit être traitée.
 Il faut en user ;  elle doit fonctionner, être dominée, être désarçonnée, pourchassée,  « marcher d’après mon plan »  ( 23 ),  « se laisser mener » ( 24 ),  être désarmée, livrée à merci  ( 25 ).
Elle est sotte, insensible au raisonnement :
« Celui qui se met en tête de persuader une femme, de réfuter son point de vue à coups de bonnes raisons, a peu de chances d’aboutir »  ( 26 ).   Il faut la manipuler, jouer avec son amour-propre, flatter l’image qu’elle veut donner d’elle-même.
Envers elle, l’homme est calculateur, dissimulé, usant de manoeuvres et de mensonges ( 27 )   la scrutant dans tous les détails comme une machine  ( 28 ). 
« L’homme est en droit de vouloir n’importe quoi d’une femme » ( 29 ).   Et c’est justement pour ne pas se comporter envers elle comme une brute, qu’il doit la manipuler.
On arrive à la relation sadomasochiste lorsque la femme elle-même demande la violence et la souffrance :  pervertie au point que rien ne lui fait autant plaisir que lorsqu’il la bat comme du plâtre.  Et c’est ce qui le dégoûte, lui, car, sous la plume de l’auteur, l’homme garde toujours le sens de la mesure et la maîtrise de lui-même.  Ludvik triomphe d’Helena qu’il a mise K.O., et sourit dans la glace de la salle de bains :  « J’ouvris la porte de la salle de bains, tournai un robinet, me lavai à grande eau froide. Je redressai la tête et me vis dans la glace ; mon visage souriait (…) et j’éclatais de rire »  ( 30 ).
La crudité de ces passages doit être prise en compte par la Justice qui s’apitoie parfois trop naïvement sur le sort des femmes battues.
 
Les autres nous voient comme nous nous voyons nous-mêmes, et nous nous voyons comme nous avons été vus tout enfants.  La femme a-t-elle l’estime d’elle-même ?  Est-elle persuadée de sa valeur ? 
Pour notre auteur,  la femme  se trouve dans une condition qu’elle n’a pas choisie et  à laquelle elle doit se soumettre  ( 31 ).   Rejoignant Simone de Beauvoir,  Kundera pense qu’elle  doit devenir digne d’être une femme : c’est une valeur à laquelle il lui faut accéder, qu’elle doit mériter  ( 32 ).   C’est en fait ce que l’homme a besoin qu’elle soit,  et en cela il est son éducateur.  Toutes les femmes ne sont pas dignes d’être appelées « femme »  ( 33 ) .
Et c’est la maternité qui leur donne cette dignité ( 34 ).
Or, l’état de maternité est un état de sacrifice. La mère a cette dignité parce qu’elle est l’éternelle sacrifiée  ( 35 ).
Mais le sacrifice culpabilise l’autre. Le sacrifice de la mère culpabilise l’enfant qui se sent à l’origine de ce renoncement maternel ; il  le ressent comme un poids qu’il doit porter sa vie entière.  C’est « une Faute que rien ne pourra jamais effacer » ( 36 ).
 
La femme est alors accablée d’une  triple culpabilité :  celle d’être une femme devant « subir » sa condition féminine humiliante ;    celle d’avoir été à l’origine de la vie de sacrifice de sa propre mère ; celle enfin d’infliger la culpabilité à son enfant.
 
Nous nous arrêtons pour le moment à la fin du premier volume des œuvres de Kundera, dans la collection de La Pléiade.
Il sera intéressant de voir si une évolution apparaît dans le second volume  (  37 ).    
Le premier volume s’achève sur la conclusion qu’il faut distinguer amour et aventure  ( 38 ) .
Le désir de rester seul perdure au gré des  passades, mais s’estompe avec un véritable amour   ( 39 ) .
On verra dans :  Une Rencontre  ( 40 ),  une autre vision de la relation :  elle est donnée par des Polonais travaillant dans un camp de concentration allemand : « Ces jeunes gens ne ressemblent pas à la jeunesse de nos jours (2OO9, ndlr) :  ils sont pudiques, timides, maladroits, avec une soif naïve de morale et de bonté ;  ils vivent ‘leurs amours virginales’ dont les jalousies et les déceptions, dans l’étrange atmosphère d’une gentillesse obstinée, ne se transforment jamais en haine »  ( 41 ) .
 
Une autre idée de l’amour pourrait ainsi induire une autre image de la femme et ramener à l’idéal de la Dame des Chansons de Geste et du Romantisme.  L’idéal masculin, en somme, d’après Kundera.
 
 D.V. 
                                    
LA  PHRASE  DU  MOIS :
 
 «  Est-ce parce qu’un demi-siècle les sépare, que la jeunesse d’alors  (1940, ndlr) diffère tellement de celle de nos jours ?  Je vois une autre raison à cette dissemblance :  l’idylle qu’ils étaient en train de vivre était la fille de l’horreur.  Voilà le paradoxe luciférien :  si une société (par exemple la nôtre) dégorge violence et méchanceté gratuites, c’est que la vraie expérience du mal, du règne du mal, lui manque.  Car plus cruelle est l’Histoire, plus beau apparaît le monde du refuge » .   (Milan Kundera :  Une rencontre, II, 1150).
 
N O T E S :
 
( 1 )       C’est nous qui soulignons.
              La vie est ailleurs.  Dans : Milan Kundera :  Œuvre. Collection Bibliothèque
              de La Pléiade. Editions Gallimard,  2 vol.   Volume I :  2011.  Volume II : 2016.
 
              Ici : Vol. I,  p. 501.
               
              Voici les œuvres parues dans le premier volume de cette collection : 
              Risibles amours ( 1958).  La Plaisanterie ( 1965). La Vie est ailleurs (1960). La
              Valse  des adieux (1969).  Le Livre du rire et de l’oubli (1978). L’Insoutenable
              légèreté de l’être (1982)
.
              Deuxième volume :  voir ci-dessous, note 37.
 
( 2 )        Risibles amours :  I, 182.
 
( 3 )        I, 182.
 
( 4 )        I, 63.
 
( 5 )        I, 70.
 
( 6 )        La Plaisanterie :  I, 372.
 
( 7 )        I, 373.
 
( 8 )        Risibles amours :  I, 65.
               La Valse des Adieux :  I, 781-782 :
              « La bouche réelle, c'est-à-dire cet orifice assidu par lequel  la jeune femme avait
              déjà absorbé des mètres cubes de knödels, de pommes de terre et de potage, les dents
              avaient de minces plombages, et la salive n’était plus une liqueur enivrante mais la
              sœur germaine des crachats ».
              Dans le même récit apparaît aussi une répulsion vis-à-vis de la femme enceinte :  I,
              856.
 
( 9 )        La Plaisanterie :  I, 284.
 
( 10 )       I, 423.
 
( 11 )       I, 406.
 
( 12 )       I, 433.
 
( 13 )       I, 406.
 
( 14 )       I, 442.
                La peur de la femme et aussi de l’enfant :  voir aussi La Valse des Adieux :  I,744-
                745.
 
( 15 )       I, 403.
 
( 16 )       L’Insoutenable légèreté de l’être :   I, 1148.
 
( 17 )       I, 1149.
 
( 18 )       I, 1149.
 
( 19 )       I, 1149.
 
( 20 )       La Plaisanterie :  I, 350.
 
( 21 )       I, 350.
 
( 22 )       I, 405.
 
( 23 )       I, 348 – 349.
 
( 24 )       I, 350.
 
( 25 )       I, 355.
 
( 26 )       I, 353.
 
( 27 )       I, 347 – 348.
 
( 28 )       I, 350.
                La Valse des Adieux est traversée par cette duplicité de l’époux qui adore sa
                Femme et ne pourrait lui survivre un seul jour,  mais qui est pris entre elle et une
                autre qui attend un enfant dont il est le père, et qui se suicide parce qu’il veut la
                contraindre à avorter :  I, 751, 755, 801, notamment.
 
( 29 )       I, 353.
 
( 30 )       I, 367.
 
( 31 )       L’Insoutenable légèreté de l’être :    I, 1210.
 
( 32 )       I, 1210.
 
( 33 )       I, 121O.
 
( 34 )       I, 1211.
 
( 35 )       I, 1174.
 
( 36 )       I, 1174.
 
( 37 )       Les œuvres parues dans le second volume de La Pléiade :
               L’Immortalité (1990). La Lenteur (1995).   L’Identité (1996).  L’Ignorance (1999).
               La Fête de l’Insignifiance (2013). Jacques et son maître  (Hommage à Denis
               Diderot) (1992).  L’Art du roman (1983).  Les  Testaments trahis (1993).  Le Rideau
              (2005).  Une Rencontre (2009).
 
( 38 )       I, 1149.
 
( 39 )       I, 1150.
 
( 40 )       Une Rencontre.  Op.cit. II, 1150.
 
( 41 )        II, 1149 – 1150. 
 
BIOGRAPHIE   de Milan Kundera.
 
Une biographie quasi complète de Milan Kundera est donnée sur Wikipédia.
On a une impression de profanation, quand on n’en donne que les traits principaux.
Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie, à Brno dans la province de Moravie, le 1er avril 1929.  Son père, Ludvik Kundera, musicologue et pianiste,  l’initie très tôt à la musique et à l’art.
Milan fait ses études secondaires à Brno, puis rejoint en 1948, l’université Charles de Prague, pour des études littéraires et artistiques.  Il s’inscrit un an plus tard à l’académie du cinéma de Prague.
Il  est inscrit au Parti communiste tchèque depuis 1947.  En février 1948, ce parti prend le pouvoir en Tchécoslovaquie, avec l’appui de l’Union soviétique, ce qu’on a appelé « le coup de Prague ».  Kundera le célèbre avec enthousiasme. Cependant, il commet une bévue qui    lui vaut l’exclusion du parti et l’interdiction momentanée de poursuivre ses études.  Il les achève en 1952 et donne des cours à la faculté de cinéma.  Quatre ans plus tard il est réintégré dans le parti, après la déstalinisation, mais de nouveau exclu en 1970 deux ans après le Printemps de Prague  et l’invasion soviétique, qui met fin à une parenthèse de liberté d’expression et instaure un néo-stalinisme.  Il perd son poste d’enseignant à l’université de Prague et ses livres sont censurés.
Il  quitte la Tchécoslovaquie en été 1975 et rejoint la France avec sa deuxième femme Véra Hrabankova. Son séjour est facilité par plusieurs amis écrivains et par Edgar Faure, président de l’Assemblée nationale.
Il reçoit un poste de « professeur invité » de littérature comparée à l’université de Rennes.
En 1979 la nationalité tchèque lui est retirée, mais François Mitterrand, président français, lui octroie la nationalité française en 1981. Kundera s’installe à Paris dès 1978.
En octobre 2008, il est accusé d’avoir dénoncé un ami déserteur de l’armée tchécoslovaque, ce qu’il nie catégoriquement. Il est soutenu par plusieurs personnalités du monde littéraire.
Le 28 novembre 2019, la citoyenneté tchèque lui est restituée.
 
 Milan Kundera avait commencé son activité d’écrivain en 1947 par un poème dédié à la mémoire de son professeur de musique mort à Auschwitz.
Ses livres, écrits en langue tchèque, ont été tous traduits en français  sous sa direction.
C’est en 1993 qu’il écrit son premier roman en français : La Lenteur. A partir de cette date, toutes ses autres œuvres seront écrites  en langue française.
En mars 2011, « il rejoint la liste des très rares auteurs à être publiés de leur vivant dans la prestigieuse collection des éditions Gallimard ».  La Pléiade  publie ses œuvres en deux volumes.
Elles avaient été couronnées de plusieurs prix littéraires.
Kundera est décédé récemment, le 11 juillet 2023 à Paris, à l’âge de 94 ans.
Ses cendres seront rapatriées à Brno, dans sa ville natale.
Il était Chevalier de la Légion d’Honneur (1990), et Commandeur de l’ordre des Arts et Lettres  (2000). 
 
Château d’Argent:    Transmettre le savoir.
  
 La Voix dans le Désert.  Mensuel gratuit du Château d’Argent.
Directrice de publication :  Danielle Vincent.
Editions du Château d’Argent, 185 rue de Lattre de Tassigny, 68160 Ste Marie-aux-Mines.
Mise en page et impression :  ZAPA Informatique.
ISSN :  2650 – 7225.
Dépôt légal :  4e trimestre 2023.