Musée du Chateau d'Argent

Journal mars 2020

L A   V O I X   D A N S   L E   D E S E R T

Mensuel du Château d’Argent  -  N° 12    mars  2020 

Jean-Paul SARTRE:  Réflexions sur la Question juive.
(Editions Paul Morihien, 1946, et Gallimard, 1954).
 
La première partie de cet essai, qui en compte quatre, avait paru en décembre 1945 dans  Les Temps modernes, n°3, sous le titre : Portrait de l’Antisémite. Lorsque Jean-Paul Sartre développe sa réflexion sur le problème juif, les camps de concentration sont découverts les uns après les autres et il ne pouvait l’ignorer. Cependant, il n’en parle jamais, pas plus que de l’affaire Dreyfus ou d’autres exemples précis. Sa réflexion se situe sur un plan exclusivement théorique et philosophique. Mais pas non plus religieux. C’était pourtant l’essentiel, et c’est ce que lui reproche Marek Halter qui, jeune homme, était allé voir Sartre personnellement après avoir lu ses Réflexions, et reprend sa critique dans son ouvrage récemment paru  Pourquoi les Juifs ?  (Editions Michel Lafon, 2O2O). Il faudra donc prendre les pages de Sartre comme une méditation philosophique, à la lumière de L’Etre et le Néant, paru deux ans avant, et non comme une étude historique ou théologique.
 
« L’antisémitisme et les persécutions, disait un ami juif à J.P.Sartre, ça n’a pas d’importance ».
Cela n’a pas d’importance pour les Juifs, car ils savent que, s’ils ont survécu à la Shoah, à des millénaires de Shoah, rien ne peut les détruire.
Par contre, l’antisémitisme et les persécutions ont de l’importance pour nous : « L’antisémitisme n’est pas un problème juif, c’est notre problème » (p.161).
Car ce phénomène va se retourner contre nous qui, en tant qu’êtres en situation, seron aussi persécutés pour nos différences, pour être de telle religion, de tel parti, pour être femme, homosexuel, handicapé, sans-papiers. Il y aura toujours une raison pour qu’on ne soit pas toléré. Une Ligue contre l’Antisémitisme a une signification au-delà d’elle-même : elle vise l’intolérance et la discrimination en général. Car « La différence engendre la haine » écrivait, en 183O, Henri Beyle dit Stendhal, dans Le Rouge et le Noir.
Ainsi, l’attitude envers le juif est le symbole, le révélateur de ce qui ne va pas dans la société.
« Le destin juif est notre destin. (…) Pas un Français ne sera libre tant que les juifs ne jouiront pas de la plénitude de leurs droits. Pas un Français ne sera en sécurité tant qu’un Juif, en France, et dans le monde entier, pourra craindre pour sa vie » (p. 162, 163).
 
Cependant, cette liberté revendiquée pour tous, vaudrait alors pour l’antisémite aussi : n’est-il pas libre d’avoir son opinion ? Ne serait-il pas l’objet d’une discrimination, d’un terrorisme idéologique, si on lui interdisait d’être antisémite ? Sartre répond : « Je me refuse à nommer ‘opinion’ une doctrine qui vise expressément des personnes particulières et qui tend à supprimer leurs droits ou à les exterminer » (p.11). L’antisémitisme s’arrête aux droits et à la liberté de l’autre d’exister. Il devient donc plus qu’une opinion parmi d’autres : il est un crime.
 
D’où vient l’antisémitisme ? Il n’est pas né d’une expérience séculaire. Sartre démontre dans tout son ouvrage que la haine du Juif ne repose sur rien, mais vient de l’imagination. C’est un fantasme qui s’est transmis de génération en génération depuis, dit Malek Halter, l’époque de Moïse (op.cit. p. 71 ss). Ce fantasme a engendré au fil du temps des répulsions, des a priori, un « quelque chose » d’indéfinissable, qui pourrait être aussi attribué à des non-Juifs. Sartre parle de « passion antisémite » qui a devancé la réalité. Les raisons de cette haine ont été fabriquées ensuite.
L’antisémite veut représenter l’élite. Le discriminateur se pose en juge. Il maintient l’ordre dans la société. Il appartient au « Herrenvolk » qui rabaisse et écarte l’ « Untermensch ». Notre auteur n’emploie pas ces termes en allemand, bien qu’il ait étudié à Berlin. La répulsion allait si loin, qu’on estimait que les Juifs polluaient l’eau des piscines et même l’air qu’ils respiraient.
 
J’avais huit ans, en 1953 et c’était bien ainsi que nous ressentions la situation : en colo, il y avait avec nous, une « petite Juive », comme on l’appelait et, un soir, il y eut un violent orage. Toute la maison tremblait. Les enfants se réfugiaient sous les lits. Je ne sais pas pourquoi, mais la petite Juive, délaissée de tous, m’a fait tellement pitié, que je suis allée m’étendre auprès d’elle. Nous pleurions de peur toutes les deux. J’étais consciente d’avoir brisé un tabou, en me retrouvant dans le lit d’une Juive, sous les regards effrayés et réprobateurs des surveillantes et des autres enfants. Mais j’ai eu l’impression que plus jamais rien ne serait pareil ni pour moi, ni pour les autres: car par ce geste, la barrière entre Chrétiens et Juifs était franchie. Ses parents, comment ont-ils pris la chose ? Cependant, s’ils n’avaient pas été très larges d’esprit, auraient-ils envoyé leur fille dans une colonie de vacances catholique ?
 
Pour l’auteur, les explications par l’hérédité et la race ne sont pas des facteurs d’antisémitisme : elles ne sont qu’un prétexte et ont été invoquées plus tard. L’horreur du juif ne peut pas être justifiée.
 
Dans Mein Kampf, effectivement, tout ce qui est mauvais est directement imputé aux Juifs, mais sans démonstration, sans aucune preuve.
 
L’antisémitisme, en jouant sur deux tableaux antinomiques, celui du Bien et celui du Mal, entièrement imputable aux Juifs, prend l’allure d’un manichéisme.
Sartre fait intervenir ici la psychanalyse : on est attiré par ce qu’on hait. Le manichéisme a des penchants pervers. En réalité, l’antisémite manichéen a une fascination pour le Juif, à l’image de ce Protestant qui s’indignait contre les femmes en maillot de bain et passait son temps dans les piscines. « La haine de l’antisémite est une attirance profonde et sexuelle pour les Juifs » (p.58). C’est une curiosité fascinée, une envie, une admiration déguisée pour leurs qualités, leur intelligence surtout, qui le subjuguent.
Pour Sartre, écrivant en 1945, le Juif apparaît comme un être émouvant, parfaitement inoffensif, innocent, faible, et livré aux pogroms. Contre lui, la lutte est sans gloire.
L’antisémite est persuadé d’œuvrer pour le bien de la nation ; c’est ce qui justifie à ses yeux les moyens d’extermination qu’il emploie.
 
Mais il y a aussi des antisémites par omission, qui n’ont pas le courage de prendre position, les lâches. En réalité, l’antisémite est un homme qui a peur et qui cherche à donner un but vertueux, une justification à ses angoisses. Le Juif n’est alors qu’un prétexte. Cela pourrait aussi être un autre étranger, ou même quelqu’un qui n’est pas étranger mais qui est tout simplement différent. Alors l’antisémitisme devient, en réalité, la peur devant la condition humaine (p. 58). Ainsi l’antisémite ne vise pas forcément le Juif, mais tout homme qui lui paraît intolérable, pour quelque raison que ce soit.
 
Les représentants de la Démocratie ne protègent pas vraiment le Juif. Le démocrate ne défendra pas ce qui fait la particularité du Juif, mais la liberté d’être ceci ou cela en général. Pour notre auteur, le démocrate est un piètre défenseur : « Le démocrate sauve le Juif en tant qu’homme, mais l’anéantit en tant que Juif » (p.61). Car il redoute une « conscience juive ». Pour lui, le Juif est un particulier comme les autres. C’est ce que nous appelons actuellement le « principe de laïcité », qui efface la supériorité d’une religion ou d’une communauté, pour les mettre toutes sur le même plan.
Le démocrate va prôner l’assimilation. Sartre ne parle pas, comme Marek Halter, d’intégration, car l’intégration n’évolue pas forcément vers l’assimilation. Pour Sartre, l’assimilation en tant qu’effacement de toutes les différences et spécificités, est une destruction. En somme, il n’y a pas de différence entre l’antisémite et le démocrate (p.61) : « Le démocrate est hostile au Juif dans la mesure où le Juif s’avise de penser comme Juif », de penser, de se comporter ou de se revendiquer comme tel (p.62).
 
L’auteur revient ici à sa philosophie existentialiste : il se demande si le Juif est d’abord Juif, ou d’abord homme ?
Un homme est un « être en situation » : il se définit par la situation qu’il choisit. Il n’y a pas d’ « absolu » homme ; l’  « homme en général » est une vue de l’esprit, une fiction. Il en va de même pour le Juif. L’homme est toujours « celui-là » : le père de, le mari de, le citoyen de telle ville, exerçant ici et maintenant tel métier. Le raisonnement dialectique de Sartre veut que ce qu’il y a de commun entre les hommes n’est pas une «  nature » humaine, mais une « condition », différente pour chacun et présentant un ensemble de contraintes et de limites (p.65). Il n’y a pas de races, mais des situations.
Les éléments qui apparaissent dans telle ou telle race, peuvent être trouvés dans toutes. Et ainsi, on ne peut pas déterminer le Juif par sa race, ni par sa religion, ni par sa communauté, ni par ses caractères physiques. Tout cela peut se trouver dans d’autres hommes et d’autres communautés. (p.66 ss).
Il est évident que Sartre évite d’aborder le thème de l’attachement, souvent caché, des Juifs à leur religion et en général au fondement biblique de leur foi. Il prétend qu’ils n’ont pas de passé historique et méconnaît leur histoire biblique. Leur histoire, dit-il, est celle d’une continuelle dispersion, parce que les nations n’ont jamais voulu les assimiler (ce qui était un bien pour eux), ou plutôt parce que les Juifs n’ont jamais accepté d’être assimilés et dissouts.
 
Qu’est-ce qui fait alors le Juif ? C’est le Chrétien qui fait le Juif, c’est l’antisémite qui fait le Juif (p.74 ss) : «  Le Juif est un homme que les autres hommes tiennent pour Juif » .
Le Chrétien a défini le Juif comme l’assassin du Christ, et l’antisémite dépeint le Juif comme l’épouvantail de l’humanité. Ainsi l’antisémitisme est la structure permanente dans laquelle vit le Juif, ce qui fait qu’il se sent perpétuellement en danger.
 
Comme le Juif se sent en danger, il va réagir de deux façons :
 
Il essaiera de dissimuler son appartenance et la pratique de sa religion. C’est le Juif inauthentique. C’est celui dont nous avons parlé dans le dernier chapitre de notre cycle de conférences sur la Révolution russe, et que nous avons intitulé : « Le péché de mon Peuple ? »
(Ste Marie-aux-Mines, 4 juin 2O18).
Il n’y a, alors, pas plus antisémite que le Juif inauthentique : celui-ci luttera perpétuellement contre lui-même et sera prêt à abdiquer et à se renier en apparence, pour être assimilé. Cette auto destruction est celle d’un masochiste.
 
D’où l’on pourrait, à notre sens, tirer des conséquences psychanalytiques : la Shoah a-t-elle été une négation inconsciente, masochiste et destructrice d’un peuple culpabilisé jusque dans son corps, ce corps physique moqué et honni par l’antisémite ? Serait-ce que l’inconscient collectif des Juifs (et en fait ce qui a créé cet inconscient, à savoir l’antisémitisme millénaire) les aurait poussés à un suicide collectif ? «  Tu ne veux pas de moi, donc je m’en vais ». Le mépris dont on avait chargé leur corps, et qu’ils avaient intégré, l’ont-ils mis en scène inconsciemment par les hécatombes des camps ? Et cela peut arriver à tous les peuples aussi bien qu’aux individus qui se sentent coupables : je me demande si le peuple allemand ne s’est pas autodétruit en 1939 pour se punir de la Grande guerre et aussi de l’abandon de la monarchie impériale, ce « meurtre du père ». L’autopunition inconsciente des peuples, des nations, se reflète certainement dans leur histoire. Freud l’expliquerait par la psychanalyse.
 
Ainsi, l’antisémitisme conduit le peuple à l’autodestruction.
 
Mais le Juif pourra aussi vivre dans un milieu hostile en affichant avec courage ses particularités et sa foi, quitte à devoir endurer un martyr permanent, ce terme étant pris dans les deux sens de témoignage et de souffrance. Le Juif authentique ôte ainsi tout pouvoir à l’antisémite : il lui est indifférent d’être honni et proscrit. « La Shoah ? Pas d’importance. Rien de nouveau ». Car il affirme aux yeux de tous que le caractère de son Peuple ne pourra jamais être effacé. Il se place au-dessus de ses persécuteurs. Il veut bien s’intégrer, mais point être assimilé. Il veut être accepté comme Juif, et revendique la liberté de l’être envers et contre tout.
 
Juif authentique ou inauthentique : pourtant aux yeux des autres, quoi qu’il fasse, il est et restera Juif. Il se peut qu’ il ne rencontre pas de résistance particulière. « Pourtant, il se fait comme une fuite autour de lui, un vide impalpable se creuse et une invisible chimie dévalorise tout ce qu’il touche » (p. 86). Il reste « l’étranger, l’intrus, l’inassimilé au sein de la collectivité » (p.9O).
 
Et on pourrait, de nos jours, ajouter : pas seulement lui. Bien d’autres encore, qui ne sont pas Juifs mais qui subissent les mêmes lois que celles de l’antisémitisme. Tous ces peuples, et Israël en particulier, sont engagés dans un long procès pour justifier leur existence et, en attendant, sont enfoncés dans l’infériorité et la culpabilité. Ils sont tentés de penser qu’ils ne sont pas des hommes comme les autres. On n’ose plus prononcer le nom, mais combien de gens, considérés comme des Untermenschen, aujourd’hui encore, se promènent parmi nous, dans les pays civilisés et démocratiques… « Lupus est homo homini » (Plaute : Asinaria, 195 av.J.C.) ; « L’enfer c’est les autres » (J.P.Sartre, Huis clos, 1944).
 
Alors, comment éradiquer l’antisémitisme ? Sartre est d’avis que l’éducation et l’interdiction de propos ou d’actes antisémites ne suffiront pas. L’antisémite trouvera toujours des raisons d’alimenter son fantasme. En effet, cette perversion est un fol échafaudage de l’esprit. C’est un délire qui naît de présupposés, de représentations irréelles, d’une hiérarchie artificielle de classes et de races.
 
Dans Le Mur, L’enfance d’un Chef (Gallimard, 1939), Lucien, « qui ne pouvait pas sentir les Juifs » (p. 237), en tabasse un qui l’avait appelé « sale Français ». Il essaie de s’élever au-dessus de la condition populaire et, sur les pas de son père industriel, veut devenir un « chef parmi les Français », faisant tomber le Juif à terre, et le réduisant à la condition de paria.
 
«Lorsque l’homme, délivré des hallucinations de l’arrière-monde, se lancera enfin dans son entreprise, qui est de faire exister le règne humain, l’antisémitisme n’aura plus aucune raison d’être » (p.159).
 
La lutte des classes, pour Sartre, ce n’est pas seulement la lutte des prolétaires contre la bourgeoisie, mais celle du citoyen contre l’étranger et le « différent ». Ainsi, « il conviendra de représenter à chacun que le destin des Juifs est son destin » (p.162).
 
Sartre s’en tient à une réflexion philosophique et éthique. Mais à notre avis, la solution au problème du racisme, de l’intolérance et de l’antisémitisme ne pourra être trouvée de cette façon. Les pulsions individuelles et collectives de sadisme, les transferts des composantes ignobles et cruelles de l’inconscient personnel ou collectif sur tel autre : groupe, nation ou individu ,et sur nos enfants eux-mêmes, comme l’a montré Freud (1856-1939 ) en 1915, dans sa théorie de « l’agressivité filicide », (« die Wünschen nach Sohnesmord »), théorie capitale pour notre propos, vont continuer à ensanglanter le futur de l’humanité, aussi longtemps que ces pulsions ne seront pas remontées à la conscience humaine. Ce n’est ni la morale, ni le raisonnement, ni à plus forte raison l’interdiction et la punition, qui pourront « faire exister le genre humain », mais seulement, comme pour toute maladie, physique ou psychique, l’analyse de l’inconscient. Il est vital, pour l’avenir des peuples, leurs rapports, leur dialogue, de cultiver la compréhension de l’autre à la lumière de la connaissance de soi-même, c'est-à-dire de ce qui motive en profondeur notre pensée et notre action. Ainsi, la solution à l’antisémitisme, pris au sens strict ou plus large, devra être trouvée chez Freud, pas chez Sartre.
D.V.
 
Les œuvres de Jean-.Paul Sartre (19O5-198O) :
 
L’Imagination (1936).
La Nausée (1938).
Le Mur (1939).
Esquisse d’une théorie des émotions (1939).
L’Imaginaire (194O).
L’Etre et le Néant (1943).
Les Mouches (1943).
Les Chemins de la Liberté (1943-1949).
Huis clos (1945).
L’Existentialisme est un humanisme (1946).
La Putain respectueuse (1946).
Réflexions sur la Question juive (1946).
Baudelaire (1947).
Les Mains sales (1948).
Le Diable et le bon Dieu (1951).
Saint Genet, comédien et martyr (1952).
Situations (1947-1976).
L’Idiot de la famille (1972).
 
Sartre refusa le prix Nobel de Littérature en 1964. Dès 197O, il fut directeur de La Cause du Peuple, hebdomadaire de gauche interdit par le ministère de l’Intérieur, et dont les précédents directeurs avaient été mis en détention, liberté d’expression en France n’obligeant pas. Le Gouvernement n’osa cependant pas s’attaquer à Jean-Paul Sartre. En 1973 jusqu’à sa mort en 198O, l’écrivain, que de Gaulle comparait à Voltaire, prit aussi la direction du quotidien Libération, fondé en 1927 et devenu journal de la Résistance française en 1941.
Par sa mère, Anne-Marie Schweitzer, qui épousa un fils de médecin : Jean-Baptiste Sartre, Jean-Paul Sartre était le cousin d’Albert Schweitzer.
 
 
LA PHRASE DU MOIS : 
« Les Juifs sont ceux qui portent encore un rêve ».
Marek Halter, Pourquoi les Juifs ? (Michel Lafon, 2O2O), p. 113.
 
 
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La Voix dans le Désert, mensuel gratuit du Château d’Argent.
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ISSN : 265O-7225. Dépôt légal : 1er trimestre 2O2O.